Le monde des chiffres

Ce serait inimaginable un monde sans chiffres. Ils sont pour nous, les humains, un de nos langages, un code qui nous permet de gérer beaucoup de données avec lesquelles nous vivons et travaillons; qui nous rend aussi plus facile l’ordre du temps et de notre pensé; qui nous offre l’opportunité de calculer nos choix pour l’avenir et, en même temps, grâce à cette invention magnifique des humains, on a pu progresser jusqu’au moment présent.

Et, maintenant, nous nous trouvons avec un monde bizarre pour la plupart d’entre nous: le monde des algorithmes. Nous entendons parler d’eux, bien que nous ne sachions pas exactement ce qu’ils sont. Pourtant, nous avons compris, en général, que grâce à eux, grâce à cet essaim de combinaisons infinies, nous pouvons communiquer à travers toute la planète pour parler avec quelqu’un et, en même temps, le voir; pour trouver une information dont nous avons besoin; pour écouter une musique cherchée depuis longtemps…

Ce sont, seulement, quelques exemples du quotidien pour beaucoup de gens, et seulement dans le domaine de la communication, car les algorithmes sont les outils tout à fait nécessaires pour que la médecine et la science puissent fonctionner aujourd’hui.

Mais, pour revenir à la question de la communication, on ne doit pas oublier notre responsabilité sur les algorithmes, c’est-à-dire, dans ce monde des relations humaines c’est la personne qui devrait gérer les outils, et pas à l’envers. Maintenant, il y a trop de manières numériques pour communiquer entre nous; cependant, la relation est très pauvre et, en plus, notre vie est pleine de vitesse. Et tout cela nous rend peu humains. whatsapp-sonrienteC’est le cas d’une application mobile aussi répendue et frequente que WhatsApp: il semble que nous avons oublié d’écrire (on doit seulement toucher un message reçu pour l’envoyer à quelqu’un d’autre, sans penser, sans saluer, sans dire quelque chose de gentil).

Cette attitude pourrait être le symbole de l’abandon de tout ce qui nous fait humains, comme écouter l’autre, et après réfléchir, lui répondre, le regarder et le voir, lui parler, lui écrire, le toucher, le caresser…   Ce sont l’oreille attentive et le regard attentif, avec le reste de nos sens, les vrais outils grâce auxquels l’espèce humaine a pu survivre.

Serons-nous, finalement, capables de soutenir notre condition humaine ?

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Le petit garçon

Quand on parle d’oeuvres d’art, normalement on pense à un tableau, à une sculpture, à un bâtiment…, et nous oublions souvent l’art de photographier.
Henri Cartier-BressonMais avec les travaux du grand maître Henri Cartier-Bresson, nous pouvons dire sans aucun doute qu’on est face à de vrais oeuvres d’art. Il a été appelé «le ragard du XXe siècle» parce qu’il a donné de nombreux témoignages d’événements politiques, sociaux… de plusieurs pays du monde. Il nous a offert de très beaux portraits d’écrivains et de penseurs français (Camus, Beauvoir, Sartre…), et il nous a montré aussi des scènes de la vie quotidienne, comme dans cette photographie.
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Le petit garçonCartier-Bresson a capturé cette scène dans la rue Mouffetard du 5e arrondissement de Paris en 1954, un vieux quartier plein de vie, d’animation, de petits commerces… Mais, à l’époque de la photo, dans l’après-guèrre, il n’y avait pas d’abondance, et on peut imaginer que c’est pour cela que le petit garçon, qui porte deux bouteilles, est si content, si fier de lui, en regardant les gens du quartier. On ne voit pas complètement ses pieds, et cela donne plus de mouvement à l’image. Une légère inclinaison de celle-là augmente aussi cette impression: le garçon marche fier dans la rue.
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Et les autres personnages, deux petites filles derrière le garçon, et une dame au fond de l’image, on peut les voir, mais floues. Il parait que les filles regardent et admirent le petit garçon, et qu’elles l’aplaudissent. Mais c’est l’enfant du fier sourire le protagoniste de cette photo magnifique.

Photographier: c’est mettre sur la même ligne la tête, l’oeil et le coeur (Henri Cartier-Bresson)


Mon cher grand-père que je connaissais à peine

Grand-père-1Oui. Je vous écris, mon cher grand-père, bien que je vous aie connu si peu, ou, peut-être, c’est pour cela que j’ai besoin de le faire.

J’étais trop petite quand vous êtes mort, mais je regarde de temps en temps les photos où vous preniez ma main, eta je vois votre visage tranquille et protecteur, votre sourire, et je me souviens de tout ce qu’on m’a raconté sur vous dans la famille. Et tous, ma mère, mon père, mes oncles… tous m’ont parlé de vous en utilisant le même mot: bonté.

Et je peux l’apprécier par votre manière de regarder, par votre expression, votre geste tranquille. Je sais que vous faisiez la paix entre les membres de la famille, et que vous n’aimiez pas les discussions inutiles eta bruyantes qui avaient lieu chez vous, autour de la table, avec certaines personnes du village, car votre maison était toujours ouverte à tout le monde. Et je sais aussi que, quand le bruit devenait insupportable, vous preniez une couverture et vous vous cachiez sous elle pour pouvoir écouter la radio, les nouvelles ou un peu de musique, dans un coin un peu éloigné.

Dans ces moments, mon cher grand-père, je voudrais faire comme vous, et avec vous. Il y a tant de bruit! Il y a tant de tristesse! La follie est tellement grande que j’ai besoin de vous, de rester avec vous, sous la couverture, en écoutant une musique tranquille.

À tout à l’heure, mon cher grand-père. Je reste avec vous.